
Sur la route qui défile,
Cette lucarne immobile
Joue un nouveau film muet
Sur un amour refoulé.
Là dans un coin du rétro
Comme au comptoir du bistro
Où je t’avais retrouvée
Où tu m’avais achevé.
Cupidon m’avait happé
A la sortie du lycée
D’un regard intimidé,
Ses yeux doux m’ont possédé.
Ses longs cheveux noirs ébène
Faisaient bouillonner mes veines
Elle était ma belle idole
Qui était alors Carole.
Elle était calme et lointaine
Aux allures non sereines.
J’étais renfermé, éteint,
Sur des chemins incertains.
Des silences endurés
Entre deux cœurs déchirés.
Les frêles gorges nouées
Sur l’amour inavoué.
Nuls mots, nulle vérité,
Rongés par la vacuité.
Nos volontés inhibées,
Nous nous étions dérobés.
Le scénario était beau
Pour de jeunes tourtereaux.
Nous n’avions pas su jouer,
La peur de se faire bafouer.
Nous nous en étions allés
Sans nous être dévoilés.
Sur la route qui défile
Cette lucarne immobile,
Dans le rétro de mes failles
Au volant de mon bercail
Tu passes parfois par là.
Mais j’aime une autre que toi.