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Entendez-vous cette musique pandémique
Avec ses notes sombres et catastrophiques.
Elle berce vos longues journées soporifiques,
Produit en masse des sourds et des amnésiques.
Elle est sinistre et monotone mais très audible,
Avec la peur, sa compagne aux effets horribles.
Elle cadence les gens éteints et disponibles.
Elle joue sur les sentiments mais reste insensible.
Elle fait le bonheur de l’orchestre symphonique
Qui claironne partout des airs patriotiques.
Elle n’est plus le bruit des vagues, le chant des oiseaux.
Elle n’est plus sur les mers où coulent les bateaux.
Elle a ses gestes barrières dressés aux frontières,
Sourde aux pleurs de l’ailleurs et aux cris de la terre.
Elle anime les églises non charitables,
Elle assourdit les paroles des gens affables,
Elle rythme la drôle de vie des gens masqués
A l’ abri des autres invisibles traqués,
Devant écrans géants dans leur geôle dorée,
Leur monde clos, très loin de ces gens abhorrés,
Des éléments déchaînés, des terres brûlées.
Entendez-vous cette musique pandémique,
Aux accords qui ne se veulent pas oniriques
Aux rythmes qui rompent les rêves des enfants
Aux silences qui condamnent à mort le vivant.
Elle est la marche funèbre du genre humain.
Lancinante, elle n’enchante plus les lendemains.
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