LA FEMME SANS TÊTE

Dans les flots de l’art où se baignaient les naïades
Aguiché, j’eus le cœur qui battit la chamade.
D’une vague vernie émergeait un dos nu
Qui mourait sur les deux monts d’Olympe charnues.
La femme sans tête prit alors le pouvoir
Je ne pensais qu’à elle, matin, midi et soir.
Mon regard s’épuisait devant cette beauté
Cette peau blanche qu’elle me laissait convoiter,
Ces petites rondeurs qui faisaient frissonner,
Ce sillon ténébreux qu’elle laissait deviner.
Pauvre de moi qui voulais la rendre immortelle,
Belle , sous l’ emprise de mes flammes pulsionnelles.
Mais elle prit mon corps, je fus son prisonnier.
Elle se jouait de mon pinceau pour m’exciter.
Quand je croyais pouvoir l’atteindre, elle me fuyait.
Je pensais l’embrasser, or elle me rudoyait.
Elle était inaccessible et pour être honnête,
Je fus cet esthète fou qui perdit la tête.