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La ville est endormie, plombée par le soleil.
Le lac suinte sur ses bras longs et distordus.
Le fin serpent radieux et verdoyant l’éveille,
Perçant les ruelles anciennes mal défendues.
Langoureusement, s’écoulent les eaux précieuses
Etalant leur draperie de vitraux mouvants
Parfois estompés par les ombres butineuses
Projetées par une haie d’arbres flavescents.
Les ondes malicieuses chatouillent les barques
Alanguies, apaisées par des danses nocturnes.
Les cygnes vont de leur procession de monarques
Snobant les canards colverts encore taciturnes.
Les badauds plongent dans la quiétude des eaux
Qui effacent les tourments et volent les peines.
Qui ravivent les passions, guident les radeaux
Vers des fonds baignés de solitude sereine.
Âme esseulée, je flotte sur la voie du lac,
Cédant aisément au miroir des alouettes.
Séduit par la magnificence aphrodisiaque,
Mon cœur s’ouvre à ces flots qui me content fleurette.
La fange m’enfonce et les algues se déchaînent.
J’entends le chant du cygne et me laisse bercer.
Mon corps frissonne, rafraîchi par les vagues naines.
Aimé, couvert de baisers, je veux me noyer.

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