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La voie du lac.jpg

La ville est endormie, plombée par le soleil.

Le lac  suinte sur ses bras longs et distordus.

Le  fin serpent radieux et verdoyant l’éveille,

Perçant les ruelles anciennes mal défendues.


Langoureusement, s’écoulent les eaux précieuses

Etalant leur  draperie de vitraux mouvants

Parfois estompés par les ombres butineuses

Projetées par une haie d’arbres flavescents.


Les ondes malicieuses chatouillent les barques

Alanguies, apaisées par des danses nocturnes.

Les cygnes vont de leur procession de monarques

Snobant les canards colverts encore taciturnes.


Les badauds plongent dans la quiétude des eaux

Qui effacent les tourments et volent les peines.

Qui ravivent les passions, guident les radeaux

Vers des fonds baignés de solitude sereine.


Âme esseulée, je flotte sur la voie du lac,

Cédant aisément au miroir des alouettes.

Séduit par la magnificence aphrodisiaque,

Mon cœur s’ouvre à ces flots qui me content fleurette.


La fange m’enfonce et les algues se déchaînent.

J’entends le chant du cygne et me laisse bercer.

Mon corps frissonne, rafraîchi par les vagues naines.

Aimé, couvert de baisers, je veux me noyer.

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