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L' inconnue._edited.jpg

Une inconnue assise sur un banc avec comme compagne sa solitude.

Penchée sur un livre de doutes et certitudes, bercée par la musique des mots

N’entend pas les cris des mouettes sur le lac marin,

Tourne les pages d’un rêve par procuration.

Au terme d’un chapitre, parfois elle s’assoupit et se laisse masser par le vent venu du large

A la limite du sommeil, entre flashs de vie et narrations hypnotiques

Elle quitte le littoral et vogue sur les mers amicales.

Et je n’ose la réveiller.

Pourtant je l’imagine me rejoindre, sur son vélo, découvrant une par une ses jambes brunes, dénudées selon un rythme voulu pour ne rien trop dévoiler.

Je la vois mais elle m’ignore car je ne suis pas dans son histoire, seulement ce passant insignifiant. Elle a déjà repéré son île déserte et se réjouit d’ être seule sur le sable chaud , protégée par les pins courbés.

Se doute-t-elle qu’un jour, un homme lui caresserait le cou, soufflerait sur sa nuque, envelopperait ses épaules et s’assiérait à côté d’elle. 

Sans parler, juste la regarder les yeux fermés, le livre ouvert sur sa robe légère.

La bise feuillète son coeur provisoirement abandonné.

Les pages sont blanches et dévoilent mon spectre.

La belle s’ébroue, reprend ses esprits et m’oublie instantanément.

C’est une autre vie qui lui est contée.

J’ai pris le banc de sable et me suis laissé happer par la marée de l’anonymat,

Par le flux des amours fugaces, dans l’attente de nouveaux mirages.

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