Par un jour pluvieux d’automne,
La feuille qui tourbillonne
Nous guide sur le chemin
Des ocres et des carmins,
Glissant entre deux collines
Aux brumeuses crinolines.
Vivant nos réminiscences
Le ruisseau de notre enfance
Nous rafraichit les étés
De nos plus jeunes années.
Les repas au son de l’eau
Et des rires familiaux
Reviennent en doux bruitage
Quand s’ouvre alors le passage.
Douce pente vers le mirage
De nous quatre à la plage
Enjoués et immortels
Sur notre stèle éternelle.
Un arbre drapé de lierres
Véritable casse-pierres
Aux racines perforeuses
Rampantes et baladeuses
Fier gardien de notre temps
Nous offre un gîte accueillant.
Totem contre crues et vents
D’un sanctuaire apaisant
Où volent sables et poussières
Pour atteindre la lumière.
Au ruisseau glissent les larmes
Nourrissant le lieu de charme
Sur les branches, nos pensées
Sont à jamais accrochées.