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Mon frère débarque au port

Le regard dans le vide

Secoué par les morts

D’une mer trop avide.

Ne coulent plus ses larmes

Tant il vit un enfer

Il a perdu ses armes

A force de misères.

Couvert et réchauffé,

Immobile et hagard,

Que peut-il espérer,

Alors qu’il se fait tard.

Et les songes le rongent

Une famille en pleurs

Une guerre à rallonge

Victime d’oppresseurs.

Les tortures et les viols

Les milices armées

Vols des terres agricoles

La faim dans le foyer.

L’espoir du départ

Avec halte en prison

Pour un bateau mouroir

Et perte de raison.

Les chaînes, celles du sang

Résistent aux années.

Ont la force d’antan

Sur mon frère violenté.

Un destin de voyages

Sur terre ou au-delà

Toujours en esclavage

Toujours comme un paria.

Toujours pas libéré,

Ses heures sont incertaines.

Ne sont jamais rouillés

Les maillons de la haine.


Mon frère n’a pas de route,

Il n’a comme horizon

Que des points de doute

En pleine divagation.

Eloigné du pays

Sur quelle terre échouer ?

Au risque de sa vie

Pour être rejeté.

Ses prisons sont mondiales

Et il s’en va errer

Comme dans un bocal

Avant d’être pêché.

Son corps valait peu d’or

Mais il ne vaut plus rien

Moins vivant que mort

Homme du mal sans biens.


Un frère inexistant

De ces chaînes du sang

Via terre et océan

Au gré des vents constants.

Inspiré par le mémorial de Zanzibar sur l' esclavage et la photo de Jésus Mérida sur le sauvetage de migrants à Malaga

Les_chaînes_du_sang.jpg


Mineur d' Or.jpg


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