Etre décimé...avant d’ être peint.

Je ne suis pas ce que je suis

Je suis là et je languis.

De funestes images m’envahissent,

Les mots à mes oreilles crissent,

Le sang ne coule plus dans mes veines,

Sucé par les propagateurs de haine.

Défile le temps au bruit des bottes

Tandis qu’un nouvel étendard flotte.

Parce que je ne vois pas les Dieux

Subitement on me crève les yeux.

Parce que je n’entends pas les clairons,

De ma voix on étouffe le son.

Je n’ai tort que d’aimer,

Un peu trop fort à leur gré.

Je ne peux être moi, penser aux autres

Que d’un nouvel ordre être l’apôtre.

Chaque jour arrache un lambeau de ma chair

Et en rajoute à mon calvaire.

Le moindre recoin de ma pensée est fouillé

Chaque poussière de doute est aspirée.

Les belles idées sont incinérées

L’imagination est sacrifiée.

Les lumières sont éteintes,

L’obscurité est  une sainte.

Une camisole m’isole

Dans cette grande nécropole.

Les morts sont de la fête

Et se paient ma tête.

Macabres sont les danses

Et alors qu’ils sont en transe

Je n’ai que de petites bulles d’espoir

Qui explosent dans le noir.

Et personne pour les voir…