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La goutte est source de vie
Se jetant dans l’océan
Et dans la terre, fécondant
Les ennuis et les envies.
Est-ce elle qui tombe du ciel
Qui perle sur nos campagnes
Qui coule de nos montagnes
Furieuse ou providentielle ?
Est-ce elle qui sur nos visages
Glisse et creuse les sillons
De pleurs, de rire, en leur nom,
Signant tous les chavirages ?
Ou celle qui mouille la peau,
Chaude trace des labeurs
Compagne des travailleurs
Des forcés aux lourds travaux ?
Ou bien celle des tremblements
D’une peur vive, contenue,
D’une oppression non voulue,
Alarme d’un choc violent ?
Celle à la couleur de sang
Mêlée à toutes les luttes,
Aux armes, aux coups et aux chutes
Qui pleure les maux de tous temps ?
Et aussi celle des beaux jours
Excitation des désirs
Lubrification du plaisir
Doux breuvage des amours.
Celle d’un membre tendu,
Goûtée avec volupté
Dans ce calice infiltrée,
Qui repaît les corps émus ?
Ou celle qui tombe seule,
Comme la dernière seconde
D’une âme qui vagabonde,
Qui s’endort dans son linceul.
Est-ce que ce goutte à goutte
Ne serait pas coûte que coûte
Qu’une folle envie de vivre
L’essence de ce qui délivre.
Entre celle qu’on ne voit pas
Celle qu’on ne comprend pas
Il y a celle qui compte
Qui fait déborder le vase
Qui nous transporte , en extase
Contre tous ceux qui nous domptent.
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