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Le ciel a embrassé la mer
Et puis la mer s’est embrasée :
Langues de feu sur les eaux claires
Aux vaguelettes orangées,
Petites lames incendiaires
Échauffant l’onde reposée.
Malheur à celui embarqué,
Grand impudent pêcheur dans l’âme
Qui a rompu ce doux baiser
Pour saisir un peu de ces flammes,
Plonger dans les cieux endormis,
Toucher à ces lèvres mouillées,
Les paillettes de longues nuits.
Le son feutré des clapotis
Cadença ses gestes osés.
Il tangua, ivre et ébloui,
Cassa le miroir nuageux,
Fendit les armures de feu.
Entre la galaxie spirale
Et les merveilles abyssales
Dans les draps humides et diaprés
Il se coula et s’assoupit.
Le ciel s’est alors étoilé
Quand la mer, elle, s’est assombrie.
Invisible dans les ténèbres,
S’en est allée, abandonnée,
Une frêle barque funèbre
Vestige d’un désespéré.
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