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BAINS DE SOLEIL.jpg

Le ciel a embrassé la mer

Et puis la mer s’est embrasée :

Langues de feu sur les eaux claires

Aux vaguelettes orangées,

Petites lames incendiaires

Échauffant l’onde reposée.

Malheur à celui embarqué,

Grand impudent pêcheur dans l’âme

Qui a rompu ce doux  baiser

Pour saisir un peu de ces flammes,

Plonger  dans les cieux endormis,

Toucher à ces lèvres mouillées,

Les paillettes de longues nuits.

Le son feutré des clapotis

Cadença ses gestes osés.

Il tangua, ivre et ébloui,

Cassa le miroir nuageux,

Fendit les armures de feu.

Entre la galaxie spirale

Et  les merveilles abyssales

Dans les draps humides et diaprés

Il se coula et s’assoupit.

Le ciel s’est alors étoilé

Quand la mer, elle, s’est assombrie.

Invisible dans les ténèbres,

S’en est allée, abandonnée,

Une frêle barque funèbre

Vestige d’un désespéré.

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