Le temps passe et comme pour le retenir, j’ai gardé les couleurs de mes tableaux.

Je ressens de nouveau l’excitation devant les corps nus d’une naïade, d’une femme africaine, papillon, araignée, à l’ œil d’un amour impossible au clair de lune, pendu à ses lèvres d’or.

Les ombres planent sur le départ revécu, la mort dans l’âme, entre le rouge et le noir.

Alors que des espèces sont en voie de disparition, rugit le tigre, miaule le chat, aboie le chiot, crie le gorille, siffle le cygne et glatit l’aigle.

Je revis mon évolution , refait ma révolution  , une certaine expression, une action, des ancrages… l’être décimé avant d’être peint ,un regard , celui d’ un hindou , d’un touareg ,d’ un mineur d’ or , un clin d’ œil à la paix , la fraternité , la solidarité.

L’homme et l’enfant reprennent le passage de l’indifférence, de la mort de l’innocence.

De nouveau Etre en quête sans complexe avec Elle d’artifices en feux !

Replonger dans l’ océan , l’ étang , en Somme ,au bord du lac , à la fin de l’ été , au printemps à l’ombre des allées de platane , au bord d’ un ruisseau ou le long des plate bandes ; flâner à l’ aube de l’ automne au bord d’ un ruisseau  ,  faire une balade en forêt, dans le parc jusqu’ au coucher de soleil en montagne.

Errer dans les rues de Boulbon , Burano ,  de Cularo à Grenoble.

Retombe la nuit pluvieuse et se rallument les lumières de la ville, à Calvi, Broadway, New-York tandis qu’au passage sur le Pont de Brooklyn vrombissent les voitures.

Le voile du temps recouvre les hortillons d’Amiens alors que nous jouons encore mon frère et moi avec la fontaine. Et ressurgissent les années avec le Grand-Père, les Parents, Elle et Lui, les enfants, les petits enfants…quelques reflets sur ces gouttes dans une vague qui se meurt.

Voyager dans le temps avec les mariés,le coup de foudre  contre les assauts du vent et la série noire, fêter la holi, le Domaine des poètes.

Un aperçu deux moi, certes renversant, comme dans un rêve ou état de choc.

Me revoilà au bout du banc.