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Je quitte cette chambre où tu dors
La curiosité guide mon corps.
Happé, saisi par les rues désertes
La liberté m’est ce soir offerte.
A pas feutrés, j’erre dans le village
Rejoindre ma nuit dans ces passages.
Nous sommes ivres de tout, de rien.
Et du plus loin, je n’entends rien.
Partout les paupières sont closes
Tandis que braves gens se reposent.
Nous sommes maitres des lieux, du temps.
Et je voudrais que ça dure longtemps.
Mais une brise m’ensevelit
Et par des affres suis saisi.
Je suis à l’affût de tous bruits
A chaque coin des ombres m’épient
Douce lumière lèche les murs,
Dans son lit, la nuit ne me rassure.
Pourquoi vivent tant de mystères
Dans ses vieux draps de pierres ?
Elle entraîne avec elle un chat noir
Ma belle ne me donne plus d’espoir.
Avec la bête elle s’est dérobée.
Sous les feux de ses yeux éclairés
Les étoiles ne peuvent me guider
Attiré, aimé, chassé, peiné
Je ne sais où je suis, qui tu es ?
Un amour interdit, passager.
Tu ne peux m’accueillir dans tes bras
Ton corps et cœur de pierres me renvoient.
Je suis pris de désirs et de remords.
Et je pense alors à toi qui dors.
Mes angoisses d’avant reviennent,
Lourdes charges qui me tiennent.
La crainte accompagne cette absence
L’apaisement réclame ta présence.
J’aime pourtant cette quiétude
Mais le chat enlève mes certitudes.
Propre victime de ma traitrise,
Je renonce donc à ma gaillardise.
Je ne vois pas de lueur poindre.
Je cours vite te rejoindre.
Tu es à mes côtés, allongée.
De mes nuits je ne peux te parler.
Il faut que je rompe le silence,
Que je conjure cette ambivalence.
Je m’esquive encore et je constelle
Cette silencieuse venelle.
Oh maîtresse, ma sirène , ma nuit
Je t’aime tant et je te fuis.
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