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LE METRO.jpg

D’un tunnel sombre, il est sorti

Et elle est montée sans savoir où elle  allait.

Et elle  a allaité quand le lait est monté.

Ses absences et naissances,

Il les  ingurgitait,

Il les vomissait

Toujours plus vite

Maîtrisant l’affluence.

L’enfant a fait ses armes

En prenant les mêmes rames.

S’ouvrent les portes

Aux gens  de toute sorte.

Une autre ligne surgit

Qu’elle n’a jamais prise,

 Où elle lâcha prise,

Vieillissant au rythme des rails

Qui raillent et déraillent.

Dans cette grisaille,

Un cœur s’affolait à chaque arrêt

De peur de la voir s’échapper.

Mais happés par la même bouche

Qui les embrassait,

Ils avaient le même ticket

Point sonnés mais transis.

Il les emportait,

Il s’emballait

Jours et nuits

Au ballet de leur vie.

Eux descendant les escaliers

Guillerets ou dépités

Les passants

Les trépassant.

Les rêveurs,

Les délaissés,

Les tristes mines ,

Drôles de bobines

Endormis

Ou sous morphine.

 Et  ce jour des survivants

Qui remontent les marches

Vers d’autres attaches

Plus au gré du vent.

Echappent au souffle chaud

D’une bouche qui chante

Les airs d’ une mort lente.

Quand ils prendront le dernier métro

Il sera bien assez tôt.

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