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Le passage..jpg

C’est un petit passage

Que prennent les gens pas sages.

Si vous voulez l’trouver

Il faudra bien chercher,

Loin des routes tracées

Emprunter les sentiers

Prendre son baluchon

De rôdeur sans raison.

Quittez enfin la ville

Et tous les gens serviles.

Sans but alors marchez

Et désobéissez.

Au détour du chemin

Peut-être pas si loin

Vous trouv’rez le passage

Que prennent les gens pas sages.

Comme sur un lit douillet

Vous vous allongerez

Vous vous abandon’rez

Afin que tout s’écroule

Au bruit de l’eau qui coule.

Vous vous enivrerez  

De senteurs débusquées

Par un vent chaud, léger

Aux câlins tempérés.

Vous vous enlacerez

Aux racines nouées

Des vieux arbres dressés.

Et comme eux vous irez

Dressés vers le soleil

Saisis par le sommeil

Irrigués par la sève

De forts impudiques rêves.

En transe comateuse

Sous feuilles vaporeuses

Vos membres frémiront

 Par d’excitants frissons.

Seuls à l’ abri du fiel,

Aspirés par le ciel

Vous sentirez venir

La jouissance, le plaisir.

Les joyaux amoraux

Suintant sur votre peau ,

Vous reviendrez à vous

Avec le regard flou

De ceux qui voient le jour

Et qui fuient le retour.

Par ce charmant passage

Que prennent les gens pas sages

Vous vous glisserez nus

Dans l’onde bienvenue

Rafraîchirez ce corps

Après ces doux transports.

Les voiles satinés

Par eux enveloppés,

Viendront vous frétiller

Et vous revigorer.

Vous sortirez du bain

Et fort de ce regain

De puissance et de vie

Reviendront vos envies,

Celles des êtres innocents

Cherchant à chaque instant

Le moindre des passages

Que prennent les gens pas sages.

D' après une photo de Franck GASCON

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