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C’est un petit passage
Que prennent les gens pas sages.
Si vous voulez l’trouver
Il faudra bien chercher,
Loin des routes tracées
Emprunter les sentiers
Prendre son baluchon
De rôdeur sans raison.
Quittez enfin la ville
Et tous les gens serviles.
Sans but alors marchez
Et désobéissez.
Au détour du chemin
Peut-être pas si loin
Vous trouv’rez le passage
Que prennent les gens pas sages.
Comme sur un lit douillet
Vous vous allongerez
Vous vous abandon’rez
Afin que tout s’écroule
Au bruit de l’eau qui coule.
Vous vous enivrerez
De senteurs débusquées
Par un vent chaud, léger
Aux câlins tempérés.
Vous vous enlacerez
Aux racines nouées
Des vieux arbres dressés.
Et comme eux vous irez
Dressés vers le soleil
Saisis par le sommeil
Irrigués par la sève
De forts impudiques rêves.
En transe comateuse
Sous feuilles vaporeuses
Vos membres frémiront
Par d’excitants frissons.
Seuls à l’ abri du fiel,
Aspirés par le ciel
Vous sentirez venir
La jouissance, le plaisir.
Les joyaux amoraux
Suintant sur votre peau ,
Vous reviendrez à vous
Avec le regard flou
De ceux qui voient le jour
Et qui fuient le retour.
Par ce charmant passage
Que prennent les gens pas sages
Vous vous glisserez nus
Dans l’onde bienvenue
Rafraîchirez ce corps
Après ces doux transports.
Les voiles satinés
Par eux enveloppés,
Viendront vous frétiller
Et vous revigorer.
Vous sortirez du bain
Et fort de ce regain
De puissance et de vie
Reviendront vos envies,
Celles des êtres innocents
Cherchant à chaque instant
Le moindre des passages
Que prennent les gens pas sages.
D' après une photo de Franck GASCON
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