top of page
Au musée..jpg

Au milieu de la pénombre, à la lumière d’un projecteur.
Il y a un banc bien vide  donnant sur le jardin qui plonge dans le lac.
Il longe la terrasse face aux colonnes qui majestueusement glorifient la demeure.
Le calme règne, propice aux histoires sans paroles jouées dans les salons.
Il tranche avec ces rires et ces festivités qui animaient la propriété.
L’homme aimait se ressourcer ici afin d’échapper à l’ennemi  extérieur.
Je me plais à m’isoler aussi, envoûté par ce silence au bord du Léman.
Ce silence l’aurait-il rompu ces jours ; aurait-il jeté une énième tarte à la crème ?
J’eus aimé réentendre ce clown raisonner le monde et rejouer du bout des doigts avec celui-ci.
Mais il n’y a plus de tête pour porter le chapeau rond, 
Il n’y a plus de vagabond pour faire tourner la canne.
J’ai beau lever les yeux, je ne vois pas les nuages se dissiper.
Le soleil perce encore mais les ténèbres se propagent inlassablement.
Cette lumière n’est pas celle de l’espoir, l’âme de l’homme ne vole pas vers l’arc en ciel.
Hannah est en pleurs et ne voit rien venir.
L’humanité est enfermée dans un musée.
Charlot me donne le sourire et l’amour.
Et me voilà projeté sur cet écran de fumée.
Je prends, au bras de mon aimée, cette route qui nous mène au loin
Jusqu’ à devenir deux petits points d’ où sortira le mot FIN.

bottom of page